Le Canada a connu une baisse de 4 % du nombre d’arrivées internationales en mars 2019. Si elle peut à première vue sembler défavorable, une fluctuation de ce type n’est en fait pas inhabituelle en mars et en avril, et ce, en raison d’une tendance appelée « l’effet de Pâques ».
Pour les pays qui célèbrent cette fête, la fin de semaine de Pâques est une période clé au chapitre des déplacements. Parmi ces pays, il y a certains des plus importants marchés touristiques sources du Canada, soit les États-Unis, le Royaume-Uni et le Mexique. Ainsi, on observe habituellement une grande augmentation du nombre de visiteurs au Canada durant le mois de Pâques. Cependant, étant donné que la date de la fête de Pâques change chaque année, la hausse de visiteurs attribuable à la fin de semaine de Pâques ne se produit pas toujours au cours du même mois, ce qui peut entraîner des variations démesurées d’une année à l’autre quant au nombre d’arrivées mensuelles. (Remarque : On observe une tendance similaire du côté du nombre d’arrivées en provenance de la Chine en janvier et en février, en raison des fluctuations notables selon la date du Nouvel An chinois.)
Les données du Système intégré de gestion de la ligne d’inspection primaire nous aident à comprendre la tendance liée à l’effet de Pâques
Le Système intégré de gestion de la ligne d’inspection primaire (SIGLIP), un indicateur de premier plan fiable quant aux arrivées par véhicule des États-Unis, est une bonne source de données pour comprendre l’incidence de l’effet de Pâques. En effet, puisque les arrivées par véhicule des États-Unis constituent la plus importante source de visiteurs au Canada (elles représentent environ 57 % des arrivées en provenance des États-Unis et 39 % du nombre total d’arrivées internationales), les données détaillées du SIGLIP pour chaque journée peuvent nous aider à mieux comprendre les variations associées à Pâques d’un mois à l’autre.
Les données pour chaque journée nous permettent de dresser un portrait plus complet des arrivées par véhicule que les données mensuelles. En comparant l’année en cours avec les années passées, nous pouvons voir l’effet notable de la fin de semaine de Pâques sur les arrivées de mars et d’avril.
En effet, on constate que les arrivées par véhicule pendant la fin de semaine de Pâques sont presque deux fois plus importantes que pendant n’importe quelle autre fin de semaine de mars et d’avril. Étant donné qu’une grande partie des arrivées par véhicule pour une nuit ou plus ont lieu la fin de semaine, l’afflux supplémentaire de visiteurs, qui équivaut essentiellement à une fin de semaine additionnelle, se traduit par d’importantes fluctuations d’un mois à l’autre.
Si les données du SIGLIP sont une ressource précieuse, c’est aussi parce qu’elles sont recueillies et traitées dans les 10 jours suivant la fin du mois, comparativement à 6 semaines pour celles du dénombrement à la frontière des arrivées internationales. Ainsi, même si les données sur les arrivées pour avril 2019 n’ont pas encore été publiées, nous pouvons examiner les données du SIGLIP et constater, en combinant les données de mars et d’avril et en les comparant à celles de l’année dernière, que le nombre d’arrivées en 2019 est plus important que celui des arrivées de 2018 pour la même période, la variation sur un an étant de +5,8 %!
Arrivées combinées de mars et d’avril par véhicule pour une nuit ou plus des États-Unis d’après les données du SIGPIL
Année |
Arrivées pour une nuit ou plus |
Variation annuelle estimée |
---|---|---|
2016 | 784 600 | |
2017 | 770 750 | -1,8 % |
2018 | 772 105 | +0,2 % |
2019 | 816 850 | 5,8 % |
En tenant compte de l’incidence historique de l’effet de Pâques et en examinant les données du SIGPIL, nous constatons que le recul par rapport à l’an dernier observé quant aux arrivées de mars 2019 correspond en fait à ce que l’on peut prévoir pour cette période, et nous pouvons nous attendre, en avril 2019, à une reprise similaire à celle qui se produit habituellement.
Publication : 14 juin 2019